Proprioception et Réalité Virtuelle

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réalité virtuelle

Il y a quelques temps, j’ai partagé une vidéo très intéressante expliquant les conséquences, sur le cerveau, de conflits entre l’audition et la vision . Je m’étais alors demandé s’il existait des domaines où les conséquences d’un conflit entre la proprioception et d’autres sens avaient été observées. Et, j’ai découvert que ce phénomène est bien connu dans le monde de la Réalité Virtuelle. J’ai toujours pensé que le sport ferait avancer les connaissances sur la proprioception et c’est d’ailleurs le cas puisque je sais que certains sportifs se font poser des alph pour améliorer leur proprioception et donc, leurs performances. Mais, je n’avais pas imaginé, un instant, que le monde du jeu vidéo était lui aussi confronté aux effets de la proprioception…

Je vous propose donc de lire cet article du site rue 89 (s’adressant à un public jeune, le style en est un peu « léger »):

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Oculus Rift : jouer ou vomir, il faut choisir ?

Extrait :

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La promesse des concepteurs de casque de réalité virtuelle, c’est de nous immerger dans une autre réalité, un monde en pixels, ouvert à tous les scénarios, Léger problème : la « RV », ça a tendance à faire dégueuler les gens. [...]

Ci-nez-tose ou cinétose ?

Reprenons. Notre équilibre résulte de trois organes complémentaires. Tout d’abord, les yeux, qui scannent constamment notre environnement en quête de verticalité et d’horizontalité (on tient debout en formant une sorte d’angle droit avec le centre de gravité, d’où notre recherche de lignes de repères). Le deuxième organe, c’est l’oreille interne. André Chays :

« Vous êtes Gare de l’Est, assis dans un wagon. Le train à côté démarre. Tout d’abord, vos yeux vous font croire que votre train démarre, bah oui, ça bouge. Votre oreille interne, en revanche, dit tout l’inverse. Elle vous renseigne assez vite sur le fait que votre corps n’est pas en mouvement. Vous remarquerez d’ailleurs que tout le monde lève la tête quand le train d’à côté démarre. Et quand ils ont compris, ils vont beaucoup mieux, ils remettent la tête dans leur bouquin. »

Le troisième responsable de notre équilibre est ce qu’on appelle la proprioception, c’est-à-dire la perception de notre corps (par nos capteurs, disséminés partout sur nous).

Appliqué à la réalité virtuelle

Quand ces trois systèmes transmettent au cerveau des informations cohérentes, tout va bien. En revanche, si l’un des systèmes entre en conflit avec les deux autres, on est atteint de cinétose (et quand ils sont tous les trois en conflit, c’est la mouise).

On n’a pas besoin de mettre un casque de réalité virtuelle pour la découvrir. Beaucoup d’entre nous ont déjà ressenti le « mal de mer » ou le « mal des transports ». Le porte-parole de la société française d’ORL Jean Marc Juvanon :

« Imaginez-vous dans une cabine, sur un bateau, en pleine mer, et agitée, la mer. Vous ne voyez pas l’extérieur, pas les vagues et pas les mouvements du navire. Vos yeux transmettent les images d’un environnement immobile puisque votre corps se balance au rythme que la cabine. Mais vous savez que vous bougez car vos autres organes le détectent. Il y a un conflit sensoriel, et rapidement arrivent les symptômes. »

Dans cet exemple de bateau, la cinétose est causée par la houle des vagues, ressentie, mais non vue.

La réalité virtuelle pose le diagnostic inverse. La cinétose résulte des mouvements vus dans le casque, mais non ressentis par notre corps. Pour ne pas rendre malade, les casques de réalité virtuelle doivent donc tromper synchroniquement nos trois organes responsables de l’équilibre.

 

N’ayant pas fait d’études médicales, je n’avais jusque là jamais entendu parler de cinestose, je suis donc allée me renseigner sur le Net et j’ai trouvé cet article sur le site Doctissimo (Extrait) :

 

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Mécanismes

La cinétose est due à la stimulation inhabituelle de l’appareil vestibulaire.

Dans les conditions physiologiques normales, les labyrinthes (ou vestibules : organes proprioceptifs de l’oreille) renseignent l’individu sur sa position dans l’espace et les mouvements qu’il y effectue.

Les labyrinthes sont sensibles aux changements de direction (accélérations angulaires) par l’intermédiaire des canaux semi-circulaires et aux accélérations dans la même direction (accélérations linéaires) par les otolithes du saccule et de l’utricule.

Les transports terrestres, maritimes et aériens en milieu mouvementé créent une stimulation intense des terminaisons nerveuses labyrinthiques. Celles-ci fortement stimulées transmettent vers les noyaux vestibulaires (proche du centre des vomissements) et d’autres centres nerveux supérieurs (cervelet, formation réticulée) une série d’influx inhabituels voire contradictoires aboutissant ainsi à des troubles de l’équilibre et aux manifestations associées.

Cependant les labyrinthes n’expliquent pas la totalité du mal des transports. L’équilibre est une fonction complexe assurée aussi par la vision et par les informations proprioceptives émanant des muscles, des tendons et des couches profondes de la peau.

La naupathie serait également due à la difficulté ou à l’incapacité du cerveau à intégrer les informations contradictoires provenant des différents organes assurant en temps normal l’équilibre. [...]

Les signes de la maladie

Le symptôme franc se déroule en trois phases.

La première est celle du simple malaise caractérisé par une sensation de mal être. A ce stade les signes physiques sont la pâleur de la face, la somnolence avec éructations et bâillements.

Au cours de la deuxième phase surviennent les nausées et vomissements incoercibles. Ceux-ci s’accompagnent d’une hypothermie avec réduction du flux sanguin cutané, d’une tachycardie avec augmentation de la ventilation pulmonaire, de salivation, d’une mydriase (dilatation de la pupille). [...]

 

Et en lisant cet article, j’ai compris pourquoi le point « s’endort facilement en voiture » figure sur le questionnaire d’orientation du Dr Quercia. Pour ma part, j’ai coché ce point en ajoutant une fréquence de 3 : très souvent. C’est une de mes particularités qui a toujours amusé mon entourage, ma capacité à m’endormir très rapidement en voiture : quelques minutes à regarder le défilement du paysage et mes yeux se ferment automatiquement. C’est même un sujet de plaisanterie de mon mari qui s’amuse du manque d’efficacité de son « copilote » qui s’endort systématiquement après quelques kilomètres. J’avoue que, jusque là, je n’y avais pas vu le signe d’un malaise, juste un des mes « bugs » et je m’étais demandé pourquoi ce point figurait dans le questionnaire. Aujourd’hui, je réalise que je suis régulièrement atteinte d’une forme légère de cinestose en voiture …

Et quand je conduis ? Comme je l’ai expliqué récemment, je conduis peu, pas longtemps et là où je connais bien. Mais, et c’est un point que j’avais signalé dans la lettre d’explication de mes difficultés, adressée au Dr Quercia : j’ai la sensation d’avoir les yeux qui partent régulièrement « regarder dans le vide ». Et c’est plus fort que moi, mes yeux « partent », de la même façon que je « sort » régulièrement d’une conversation, d’une réunion, etc.

Bref, plus je comprends la proprioception, plus je comprends que ma dysproprioception fait toujours lien avec les nombreux « petits bugs » qui m’empoisonnent l’existence. Je réalise que je n’y suis pour rien, ça n’est pas psychologique, ça n’est pas un manque de volonté de ma part ;  c’est physique, juste une réaction de mon cerveau confronté à des conflits sensoriels …

Pour en revenir à nos moutons et plus particulièrement au monde de la réalité virtuelle et à la proprioception, je vous invite à visionner cette vidéo de la chaîne « e-penser » qui explore ce sujet sur un ton très  léger ;) :

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Image de prévisualisation YouTube

 

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Pour aller plus loin, car ce phénomène semble bien faire l’objet de nombreuses recherches et interrogations :

Un mémoire de DEA dont le directeur de stage est Alain Berthoz  :

ADAPTATION A DES CONFLITS SENSORIELS EN REALITÉ VIRTUELLE

La cybercinétose, le mal lié aux casques de réalité virtuelle (Aborde le conflit entre les sens, mais aussi la théorie posturale de la cinéstose)

Les cybermalaises

 

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Rôle de la proprioception dans le contrôle moteur

Voici une vidéo en français, de 20 minutes, qui explore ce sujet.

On y découvre  l’importance des muscles du cou, contrôlant l’orientation de la tête, dans le contrôle moteur. Le patient désafférenté qui a gardé la sensibilité des muscles du cou a pu réapprendre à marcher sous le contrôle de la vision, la patiente désafférentée qui a perdu sa sensibilité jusqu’à la bouche ne peut plus marcher, même avec le contrôle de la vision.

Et, Jacques Paillard (CNRS) nous  y apprend, notamment, que l’automatisme c’est le proprioceptif.

Or, on ne peut qu’être interpellés lorsque l’ on écoute son intervention à la  15’58  minutes de cette vidéo et qu’ on lit la définition de la dyspraxie :

La dyspraxie est un trouble du développement : il s’agit d’une anomalie de la planification et de l’automatisation des gestes volontaires. Le cerveau n’intègre pas correctement les séquences motrices qui permettent l’automatisation des gestes. A chaque fois que l’enfant effectue un geste, c’est un peu comme s’il l’apprenait pour la première fois.

Je me demande, de plus en plus, pourquoi il est si difficile pour le monde de la dyspraxie de faire le lien entre dyspraxie et proprioception !

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Proprioception et controle moteur_patients… par fabsLab




Avec et sans proprioception …

Je vous propose de visionner une petite série de vidéos très courtes, en anglais, montrant comment les gestes les plus simples pour une personne « normale » deviennent difficiles pour un sujet privé de proprioception. Même si vous ne comprenez pas bien  l’anglais, les images parlent d’elle-même.

Dans la première vidéo, le professeur fait tester à ses étudiants à quel point il est facile pour tout un chacun de se lever et de tendre sa tasse, grâce au système proprioceptif (Clic sur les images):

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proprioception cours 1

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Dans cette deuxième vidéo, le professeur montre à ses étudiants à quel point il est difficile pour une personne privée de proprioception, suite à une infection virale, de se lever de sa chaise ou de lever une tasse :

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proprioception cours 2

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Dans cette troisième vidéo, le professeur montre à ses étudiants le cas d’un patient privé de proprioception, suite à une infection virale, qui a réussi à compenser en partie  la perte de ce sens en utilisant son système visuel. Il doit, en permanence, regarder ses pieds pour marcher et doit constamment contrôler ses gestes à l’aide de sa vision :

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proprioception cours 3

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Enfin, dans cette dernière vidéo, le professeur montre que ce même patient, privé de proprioception, arrive à toucher ses doigts grâce au contrôle de la vision ;  mais que sans elle, ça lui devient très difficile :

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proprioception cours 4

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Ces vidéos nous montrent bien l’importance de ce sens qui nous est si naturel que nous n’avons même pas conscience de son existence…

 

Le sixième sens. Et le septième, le huitième, le neuvième…

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Le sixième sens. Et le septième, le huitième, le neuvième... dans Emissions TV, radio, presse,livres 12566-676px-Makart_Fuenf_Sinne

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Voici un extrait d’un article du site Allodocteurs.fr sur nos différents sens, dont la proprioception. Il n’ est pas « révolutionnaire » par rapport à d’autres que j’ai déjà partagés, mais il aborde un point nouveau, à savoir des causes qui peuvent altérer la proprioception :  le Syndrome d’Ehlers Danlos, la croissance (qui, en ce moment, freine bien l’évolution de Marc), les crises d’ épilepsie, etc

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Le terme de « sens » est synonyme de « mode de perception ». Or, si notre vue, notre ouïe, notre odorat, notre goût et notre toucher sont bien cinq portes ouvertes sur le réel, elles sont loin d’être les seules ressources physiologiques qui permettent à l’homme de ressentir le monde…[...]

9. La proprioception

A la fin de cette phrase, vous fermerez les yeux, taperez dans vos mains, puis toucherez le bout de votre nez, puis vous rouvrirez les yeux. Si vous êtes parvenu à effectuer ces deux tâches sans encombre, c’est que votre sens de la proprioception fonctionne : vous êtes capable de ressentir et de localiser, sans utiliser votre vue, vos différents membres et organes.

L’alcool perturbe le sens de proprioception. C’est la raison pour laquelle la maréchaussée peut vous demander, à l’occasion d’un contrôle routier, de fermer vos yeux puis de toucher votre nez… (attention, si vous parvenez à toucher le nez du gendarme, cela ne compte pas).

La propioception peut également être altérée par des crises d’épilepsie, la migraine, ou l’âge (croissance, presbyproprie). Certaines formes du syndrome d’Elher-Danlos sont associés avec une perte avancée et définitive de la proprioception.

Le terme de proprioception a été proposé au début du vingtième siècle par le physiologue anglais Charles Sherrington. Toutefois, de nombreux autres scientifiques avaient décrit avant lui un « sens kinesthésique », ou « sens musculaire », décrits comme un ensemble d’informations issues des différents organes internes.

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J’ajouterai que je ne suis pas tout à fait d’accord avec cette phrase concernant l’équilibrioception :

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Le sens de l’équilibre est souvent associé à celui de la vue et au toucher et pourtant, vous pouvez faire de nombreuses pirouettes dans le noir, sur la pointe des pieds, sans tomber, en vous reposant sur lui. Attention toutefois à effectuer cette expérience dans un espace dépourvu de table basse…

 

Si on peut faire ces pirouettes dans le noir, c’est au moins autant grâce à la proprioception qu’à l’équilibroception. Sans proprioception, il est impossible de faire un geste sans le contrôle du regard (1), donc pas de pirouette possible dans le noir !

 

Article complet :

Le sixième sens. Et le septième, le huitième, le neuvième…

 

(1) :  » l’étude des patients déafférentés, permet, à l’inverse d’étudier la motricité en l’absence (totale ou partielle) du sens de la proprioception. Forme de neuropathie sensorielle, ce trouble se caractérise par une atteinte spécifique des fibres myélinisées de gros diamètres ayant comme conséquence l’interruption de la transmission des influx sensoriels somesthésiques vers le système nerveux central sans atteindre la commande motrice. Chez ces patients, le contrôle du mouvement reste donc possible mais il est déficitaire. D’un point de vue expérimental, ils commettent des erreurs importantes dans l’amplitude et la direction de leur geste. Ils n’arrivent pas non plus à maintenir leur position à la fin du mouvement : leur main dérivent alors qu’ils la croient stable. D’un point de vue clinique, les observations indiquent que ces patients ne peuvent plus exécuter la plupart des tâches motrices quotidiennes (e.g. s’habiller, écrire, marcher) et notamment celles nécessitant une motricité fine, sans le concours de la vision. L’ensemble de ces données indique que la proprioception jouerait un rôle central dans la précision de la coordination de nos actions. » (THESE Présentée pour obtenir le grade de Docteur de l’université de Strasbourg, par Pascale TOUZALIN-CHRETIEN)

 

Nous avons plus que 5 sens

 

Je partage cette vidéo de la chaine YouTube de vulgarisation scientifique « e-penser », que j’ai trouvée intéressante. Elle nous rappelle ce qu’est un sens ; combien de sens nous avons dont la proprioception (y sont même évoquées les conséquences d’une absence de proprioception), ce qui se passe quand le cerveau reçoit des informations contradictoires de ses différents sens, ainsi que la différence entre perception et attention. Autant d’éléments utiles à la compréhension des symptômes du SDP et de l’hypothèse de l’origine proprioceptive de certains troubles des apprentissages :) :

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Image de prévisualisation YouTube

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Activité musculaire et apprentissages

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Activité musculaire et apprentissages dans Activité musculaire & cognition CO7GIfvWUAAx8Zw

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Des travaux récents ont montré que  l’apprentissage est amélioré si on fait intervenir une activité musculaire. Et qui dit activité musculaire dit PROPRIOCEPTION ;) .

Voici quelques extraits d’un article de Rémi Sussan, journaliste au Monde, qui relate les résultats de plusieurs études sur le sujet :

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Apprendre, c’est marcher !

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« Les futurs éducateurs vont peut-être devoir mieux prendre en compte le rôle du corps et de l’exercice dans la pratique éducative.[...]

La marche accroît les capacités cognitives. Par exemple, une recherche effectuée par une équipe interuniversitaire espagnole tend à montrer que les adolescentes qui se rendent à l’école à pied ont de meilleures capacités cognitives (mesurées à l’aide d’un test standard) que celles qui rejoignent leur établissement en bus ou en voiture. Et les jeunes femmes qui marchent plus de 15 minutes s’en tirent mieux que celles qui parcourent une distance inférieure [...]

Cependant, il semble que les bénéfices de la marche ne soient pas simplement dus au fait de « changer d’air » ou de s’aérer l’esprit, mais que l’acte de marcher agisse directement sur le cerveau, du moins si l’on en croit une expérience menée à Stanford.L’étude concernait la créativité. Pour mesurer celle-ci, on recourt à un exercice maintenant classique : il s’agit de trouver un maximum d’usages inédits pour un objet usuel.Comme toujours dans les expériences psychologiques, on a divisé les sujets en deux groupes. En cette circonstance, l’un restait immobile tandis que l’autre marchait. Le nombre de réponses inventives trouvées par le groupe de marcheurs s’est avéré supérieur de 80 % à 100 % à celui qu’obtenaient les personnes assises. Mais cela ne s’arrête pas là. Les chercheurs ont refait l’expérience, mais cette fois les marcheurs restaient à l’intérieur, sur un tapis de course, tandis que les « immobiles » pouvaient se balader dehors, mais en chaise roulante. Résultat, les marcheurs se sont révélé une fois encore les plus créatifs.[...]

Un autre type d’activité semble attirer l’intérêt des scientifiques : ce sont les exercices « proprioceptifs », destinés à augmenter la capacité à percevoir son propre corps, par exemple grimper à un arbre. Selon des chercheurs de Floride, les activités de ce genre augmentent la mémoire de travail d’environ 50 % en un temps très court (deux heures). Parmi les exercices proposés lors de l’expérience, outre la grimpette, figuraient aussi se déplacer sur une poutre, marcher en étant attentif à sa posture, courir pieds nus, ramper et se déplacer entre des objets, etc. A noter que cette étude a été effectuée sur des adultes de 18 à 59 ans, et non sur des enfants. Les chercheurs ont comparé par la suite les résultats de cette sorte d’exercice avec ceux enregistrés par des adeptes du yoga, une discipline dont les postures complexes accroissent cette capacité de proprioception et qui devraient donc, en théorie, elles aussi augmenter notre mémoire de travail. Mais ils n’ont rien découvert de tel. La conclusion en est que c’est la combinaison de la proprioception avec un exercice dynamique qui permettrait d’obtenir ce genre d’effet. [...]

Cette étude relatée par le New York Times, effectuée sur 220 enfants de 9 ans environ. Un âge, où, nous explique le magazine, se développent particulièrement les fonctions exécutives du cerveau, celles qui aident à se concentrer et à jongler entre diverses tâches, bref à planifier nos activés. Le groupe fut divisé en deux, 110 enfants servant de « groupe témoin » tandis que l’autre moitié se livrait après l’école à un programme d’exercices physiques divers, toujours très ludiques. L’expérience dura toute l’année scolaire. A la fin, les petits sujets passèrent divers tests cognitifs et les membres du groupe ayant vécu l’entraînement physique se montrèrent meilleurs dans les domaines liés à ces fonctions exécutives et notamment dans celui de « l’inhibition attentionnelle » qui permet de rejeter les informations sans valeurs et de se concentrer sur la tâche en cours (les enfants du groupe témoin progressèrent aussi, mais dans des proportions moindres). [...]

Il existe aussi des travaux plus expérimentaux, comme ceux menés par Carmen Petrick Smith, de l’université du Vermont, sur l’usage de la Kinect dans la compréhension de la géométrie.

La chercheuse a soumis des enfants d’école primaire à des tests au cours desquels ils devaient, avec leur bras, créer des angles spécifiques (aigu, obtus, droit) leurs actions étant projetées sur l’écran, via la Kinect. Et comme on pouvait s’y attendre, le niveau de compréhension des enfants passés par ce système était supérieur à celui de leurs camarades éduqués par une représentation plus statique – et traditionnelle – des figures géométriques.

Lire l’article dans son intégralité : Apprendre, c’est marcher !

La proprioception …. et la lecture

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lire sur écran

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Surprenante proprioception ;) !

 

On sait que l’ergonomie affecte notre capacité de lecture. Une étude récente a voulu investiguer si la proprioception y était pour quelque chose à ce qui a trait à la lecture.

On a demandé à 47 sujets (dont la vision était normale) de lire dans leur tête sur un écran LCD à 40cm de distance. Dans l’un des deux cas, le sujet tenait l’écran dans ses mains. Dans l’autre, l’écran était soutenu pour le lecteur.

Les résultats sont surprenants. Lorsque l’écran était tenu dans les mains, la lecture était plus rapide et il y avait moins de variations au niveau de la taille de la pupille. Ce test durait 90 secondes.

C’est pour dire que lorsque des unités motrices sont activées, on lit peut-être mieux ! Aussi, on peut penser que la stimulation de la peau des doigts qui tiennent l’écran y est peut-être pour quelque chose. On sait que cette information sensorielle aboutit sur le lobe pariétal pour activer les zones motrices, dont celle pour le mouvement oculaire.

Au final, il faut comprendre que tout est connecté ! C’est en ce sens que l’on peut penser améliorer le rendement en lecture avec la posturologie, à savoir qu’elle stimule le sensoriel… pour améliorer le moteur !

 

Source : La proprioception …. et la lecture

Publication originale : http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/cxo.12428/abstract

 

Activité musculaire et développement du cerveau/proprioception et cognition

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Voici une interview, que j’ai trouvé intéressante, de Boris Cyrulnick ( neurologue, psychiatre, éthnologue et psychanalyste ). Il y explique que nous sommes en train de découvrir que c’est l’action physique, l’action musculaire, qui développe le cerveau. En résumé, c’est la proprioception … :) . J’ avais déjà partagé les résultats d’ une étude récente qui montrait qu’une activité faisant intervenir la proprioception (grimper à un arbre, marcher en équilibre sur une poutre, courir pieds nus ou encore naviguer par-dessus, par-dessous et entre des objets) augmentait de manière significative la mémoire de travail. Le lien entre cognition et proprioception semble de plus en plus évident. N’est-ce pas ce qu’essaient de nous démontrer le Dr Quercia et les tenants de l’hypothèse proprioceptive des troubles des apprentissages, depuis quelques années déjà ? ;)

Selon de récentes publications, on apprend que le sport joue un rôle non négligeable dans le développement du cerveau…

Boris Cyrulnik: Effectivement, nous sommes en train de découvrir que le sport a un rôle énorme sur le développement du cerveau et des apprentissages. Les publications datent de quelques mois. Grâce aux neurosciences, on fait des résonances magnétiques fonctionnelles, nucléaires, et on constate que contrairement à ce qu’on pouvait penser -en résumé « gros muscle et petit cerveau »- la réalité est totalement différente. Le développement des neurosciences montre au contraire que l’activité musculaire développe le cerveau beaucoup plus que ce que l’on croyait. Par exemple, quand un instrumentiste joue du violon ou du piano, on voit que l’hémisphère gauche autour du langage est quatre fois plus étendu et quatre fois plus épais que chez les gens qui écoutent de la musique sans être des instrumentistes. Et c’est bien l’action physique, l’action musculaire qui développe le cerveau.

 

Lire l’article dans son intégralité Boris Cyrulnik: « Le sport a un rôle énorme sur le développement du cerveau »

La proprioception, déjà in utéro …

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bébé in utéro*

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Je partage cet article, qui nous montre que le rôle de la proprioception débute déjà in utéro. Il y a d’ailleurs sur ce blog PAPY …! Raconte moi la proprioception, l’équilibre et l’endurance, d’autres articles intéressants sur la proprioception  :) .

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Extrait :

 

Voici donc l’histoire du cervelet, organe clé de la proprioceptivité. Entre 0 et 2 ans, son imprégnation développe le sens de l’équilibre, ce qui rendra possible la performance et va conditionner la qualité de votre colonne vertébrale, c’est-à-dire l’avenir de votre dos :

Cette histoire a trois millions d’années :
EquiLibre + EnduRance
Ayant permis la naissance de l’intelligence.

Commençons par regarder le foetus ( sportif potentiel) qui joue déjà dans l’utérus.
Trois semaines après la fécondation, l’embryon s’éloigne de la membrane de l’oeuf auquel il n’est plus relié que par le cordon ombilical. Il flotte alors dans la cavité amniotique et la mère constate l’absence de règles.
La faculté de situer notre corps dans l’espace, sa représentation mentale, nous la développons déjà dans le ventre maternel.

Quand et comment?
La proprioception commence t-elle par le membre supérieur ou le membre inférieur?[...]

 

Lire l’article dans son intégralité : IL JOUAIT DEJA IN UTERO

Interférences entre la vision et l’audition

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Interférences entre la vision et l'audition dans Le coin du chercheur Ear-and-Eye-134x150

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Je vous ai parlé, il y a quelques temps, de la dernière étude du Dr Quercia mettant en évidence les interférence entre la vision et l’audition chez l’enfant dysproprioceptif. Test que j’ai moi-même eu l’occasion de passer, où le fait d’entendre des sons provoque des pertes visuelles chez le sujet dysproprioceptif. (Imaginez donc l’enfant dysproprioceptif dans une classe plus ou moins bruyante)

Le fait que nos sens interagissent ensemble est déjà connu. J’ai trouvé l’étude suivante  intéressante ; on y voit que chez le sujet normal, quand les zones cérébrales dédiées à la perception visuelle sont fortement sollicitées, celles destinées à la perception auditive sont moins réactives, comme si le capital « attention » était entièrement dédié à la vue. Ça rappelle les travaux du Pr Berthoz qui a montré que le cerveau sélectionne dans les informations provenant de ses sens, celles qui sont utiles à ses objectifs (on peut aussi y voir un phénomène de double tâche). Pour voir les résultats de cette étude, clic sur l’image :

 

Interférence vision audition

Si on observe ce phénomène chez le sujet normal, que peut-il se passer pour l’enfant dysproprioceptif quand il se concentre sur une tâche visuelle, alors que son cerveau est constamment parasité par de mauvaises informations proprioceptives ? Entend-il correctement le son que l’on associe à un graphème ? Et si nous nous trouvions là au coeur de la dyslexie ?

 

SOURCE : fichier pdf Sciences et Santé N°29, Janvier/février 2016 p 18  (Voir aussi l’article  » Sur les traces de nos perceptions et de nos mouvements » p12,13)

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