Voici pourquoi les enfants sont increvables !

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increvables

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Nous l’avons vu récemment dans un article du site « Clinique du développement de l’enfant », les enfants bougent constamment pour stimuler leur proprioception et construire leur schéma corporel, jusqu’au alentours de 12 ans :

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Comment les enfants développent-ils leur système proprioceptif ? C’est simple : en bougeant ! Voilà pourquoi les enfants BOUGENT TOUT LE TEMPS ! Et voilà pourquoi il est primordial de les laisser faire et même de les encourager à bouger !
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En grimpant, soulevant, roulant, marchant, courant, tombant, sautant et à l’aide de plein d’autres mouvements, les enfants apprennent à évaluer l’espace qu’occupe leur corps entier, l’espace dévolu à chaque partie de leur corps, la distance entre ces parties ainsi que les notions de force et de vitesse. Ce faisant, ils entraînent leurs neurones à mesurer les risques de blessure et la plupart du temps… ils s’en tirent bien !
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La nature étant bien faite, Mathieu Vidard nous explique, sur France Inter, pourquoi les enfants sont increvables :
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Elle est pas belle la vie ? :D


Pour apprendre plus vite, augmentez votre vitesse de course

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courir

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Je vous avais déjà parlé de plusieurs d’études montran les bienfaits des activités musculaires sur les apprentissages (grimper aux arbres, marcher, etc). En voici une autre récente, rapportée sur le site Doctissimo, qui montre une nouvelle fois que les tâches locomotrices ou toute activité stimulant le cervelet pourraient booster les fonctions d’apprentissages. Et qui dit cervelet et activité locomotrice, dit proprioception ;) .

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Extrait de l’article :

 

Augmenter sa vitesse de course pourrait faciliter l’apprentissage, analyse une étude portugaise publiée ce mardi 17 avril dans la revue Nature Neuroscience.

Pouvons-nous améliorer le fonctionnement cognitif de notre cerveau en accélérant notre marche ou notre vitesse de course ? Des chercheurs portugais ont étudié ce phénomène sur des souris, avant de conclure qu’il y avait bien un lien de cause à effet entre l’augmentation de la plasticité cérébrale conduisant à un meilleur apprentissage et la vitesse d’une activité locomotrice. Si ces résultats restent à confirmer chez l’humain, les scientifiques ont constaté qu’il suffisait de faire courir plus rapidement les souris pour qu’elles apprennent mieux et plus vite.

L’étude met en évidence une région clé du cerveau, le cervelet, « dans laquelle les circuits neuronaux associés à l’apprentissage sont changés par l’apprentissage d’une tâche moteur ». Megan Carey, auteure de l’étude, explique : « Le cervelet est important pour apprendre des mouvements qualifiés. Il calibre des mouvements face à un environnement changeant pour les coordonner d’une façon très précise. » [...]

Après avoir expérimenté d’autres stimuli sensoriels sur les souris (son, vibration, etc.), les auteurs de l’étude affirment que l’amélioration de l’apprentissage est indépendante du système sensoriel.

Hormis la vitesse de course ou des tâches locomotrices, toute activité qui peut stimuler la région du cervelet, comme l’écoute de musique, pourrait booster les fonctions d’apprentissage, « en augmentant l’activité des fibres moussues, un type d’axones », conclut l’étude.

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L’article dans son intégralité : Pour apprendre plus vite, augmentez votre vitesse de course




Archive pour mai, 2018

Lecture, cerveau et dyslexie

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cerveau dyslexique

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On l’a vu précédemment, le cerveau se modifie en permanence, se sculpte sous l’effet de l’apprentissage et par conséquent un cerveau différent n’implique pas forcément un trouble neurologique, mais peut simplement être le reflet du niveau d’expertise d’une compétence. C’est l’idée que soutiennent deux chercheurs dans une publication récente de la revue Brain Sciences Is Dyslexia a Brain Disorder ?« , où ils s’attaquent au « dogme » de l’origine neurologique de la dyslexie et suggère que celle-ci est plutôt le résultat de différences interindividuelles :

Cependant, les différences dans les cerveaux existent certainement chaque fois que des différences de comportement existent, y compris des différences dans la capacité et la performance. Par conséquent, les découvertes de différences cérébrales ne constituent pas une preuve d’anomalie ; elles documentent plutôt simplement le substrat neuronal des différences de comportement.

La conclusion de ces chercheurs est tout a fait en accord avec deux publications récentes, dont une  étude française rapportée dans un article de Sciences et Avenir, où des chercheurs  ont visualisé, pour la première fois, comment se forme la zone cérébrale dédiée à l’apprentissage de la lecture chez l’enfant. Ils ont montré que cette zone n’existe pas chez l’enfant pré-lecteur et apparaît petit à petit sous l’effet de l’apprentissage :

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avant et après apprentissage

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Extrait de l’article :

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Une zone d’activité émerge peu à peu dans l’hémisphère gauche

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Les chercheurs ont alors constaté que, chez les enfants, chaque catégorie d’image active, comme chez l’adulte, une zone spécialisée du cortex visuel. Sauf pour les mots. Au départ (grande section de maternelle) la « boîte aux lettres » (qui répond plus aux mots qu’aux images) n’apparaît pas chez les enfants. Elle peut commencer à s’activer dès fin novembre de l’année de CP pour certains. Pour les autres, elle émerge plus lentement, la réponse de cette région étant proportionnelle aux performances de lecture. Un an plus tard, une fois la lecture des mots familiers automatisée, la zone, bien en place, persiste dans l’hémisphère gauche. Les enfants savent lire, et ça se voit dans le cerveau ! 

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A quoi servait donc cette région cérébrale avant d’être spécialisée dans la lecture? Les chercheurs sont retournés aux premiers IRMf pour le savoir. Ils ont alors découvert que la « boîte aux lettres » était « libre »avant l’apprentissage. En revanche — IRM f à l’appui —, son développement entraîne le blocage du développement de la zone liée à la réponse aux visages dans l’hémisphère gauche. « Nous apprenons donc à lire aux enfants à un moment de plasticité de cette région qui augmenterait sa réponse aux visages dans le milieu naturel », expliquent les auteurs. Autrement dit, les enfants pourraient développer davantage la reconnaissance des visages s’ils n’apprenaient pas à lire.

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L’article dans son intégralité : Comment le cerveau apprend à lire

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publi Clark

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Dans une étude pécédente, d’autres chercheurs avaient réalisé des  IRM fonctionnelles à 27 enfants norvégiens de familles dyslexiques, avant que l’apprentissage de la lecture ne commence et jusqu’à après que la dyslexie ne soit diagnostiquée. Ils ont ainsi pu déterminer que les anomalies neuroanatomiques primaires qui précédaient la dyslexie n’étaient pas situées dans la zone de la lecture elle-même, mais plutôt dans des zones de niveau inférieur, responsables du traitement auditif et visuel et des fonctions exécutives de base. Les anomalies de la zone de  lecture elle-même n’ont été observées qu’à l’âge de 11 ans, après que les enfants aient appris à lire. Les résultats suggèrent que les anomalies dans la zone de lecture sont la conséquence d’ expériences de lecture différentes, plutôt que la dyslexie en soi, alors que les précurseurs neuroanatomiques se situent principalement dans les cortex sensoriels.

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L’article en anglais :

Neuroanatomical precursors of dyslexia identified from pre-reading through to age 11, Brain. 2014 Dec;137(Pt 12):3136-41

 

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La première image, représentant les aires activées lors de la lecture chez le dyslexique et le lecteur normal, provient de l’article : L’imagerie du cerveau dévoile les secrets de la dyslexie

 

 

 

 

TDAH, colliculus supérieur et dysproprioception

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Coluculus 2

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colliculus

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Je souhaite partager avec vous cette vidéo très intéressante sur les travaux du Pr Michael Reber, chercheur Inserm à l’Université de Strasbourg – CNRS sur le TDA/H, qui n’est pas sans rappeler quelques points de l’hypothèse de l’origine proprioceptive de certains troubles des apprentissages. ;)

Le Pr Reber explique que des études précédentes ont déjà démontré des perturbations importantes des saccades oculaires chez les TDA/H. Et les conclusions de cette nouvelle étude suggèrent que le TDAH pourrait être la conséquence d’un dysfonctionnement du colliculus supérieur, une région du cerveau qui intègre et analyse les informations sensorielles, et d’un déséquilibre en noradrénaline dans cette zone.  Dès lors,  si les informations sont défectueuses en début de chaîne d’analyse, la suite de la chaîne en sera perturbée.

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A la suite de cet article « TDAH et recherche française » (1), le Pr Michael Reber a d’ailleurs laissé le commentaire suivant  :

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Disons que le colliculus supérieur est une structure primaire d’analyse multi-sensorielle, recevant des informations visuelles, auditives (surtout chez l’homme) et somato-sensorielles (le toucher). Si des défauts d’analyse de ces données ont lieu déjà dans cette structure, il nous parait logique que les autres structures connectées (cortex préfrontal notamment) présentent elles aussi des défauts. [...] L’idée est que les patients avec TDAH n’ont plus la capacité de « filtrer » les stimulations sensorielles pertinentes -et en particulier visuelles et auditives- des informations non pertinentes (qu’on appellerait chez nous du « bruit »). »

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Fait intéressant, le colliculus supérieur est un élément important du capteur oculaire postural et il est considéré comme un des centres de la régulation motrice œil-tête (2). Dans une de ses premières études datant de 2005, il y a 13 ans déjà, le Dr Quercia (Chercheur associé – Unité INSERM U1093 Cognition Action et Plasticité Sensorimotrice) écrivait :

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« Le noyau trigéminal, élément dont l’origine phylogénétique est très ancienne, possède de nombreuses relations anatomiques avec des structures qui jouent un rôle clé dans le maintien de la posture et le contrôle des mouvements […] Les relations qui unissent le noyau trigéminal au colliculus supérieur sont probablement tout aussi essentielles. Le colliculus supérieur est en effet le lieu où se rencontrent les données sensitives de la proprioception des muscles oculomoteurs, les données sensorielles de la voie visuelle accessoire et du cortex visuel, mais aussi des informations somato-sensorielles et auditives. C’est la « centrale » qui contrôle la direction des saccades oculaires en fonction de la représentation de l’espace environnant « 

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nerf trijumeau 1

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Rappelons que le capteur rétino-trigéminé et ses dysfonctionnements sont tout l’objet des travaux des Drs Quercia et Marino. Le nerf Trijumeau est ainsi appelé car il se compose de trois branches qui irradient la face et la bouche : deux branches sensitives (ophtalmique et maxillaire) et une branche sensitivomotrice (mandibulaire). Mais il possède également des ramifications avec les yeux (proprioception des muscles oculomoteurs) et les oreilles (tenseur du tympan). De ce fait, le nerf Trijumeau va mettre en lien la bouche, les yeux et les oreilles créant une même unité sensorielle.

Dans la vidéo ci-dessous le Dr Quercia  nous parle de l’importance de la proprioception dans la localisation spatiale des informations sensorielles. Il explique, notamment, qu’il y a dans le colliculus supérieur des cellules qui réagissent à la localisation spatiale, à l’audition, la vision, la proprioception et que les neurophysiologistes ont démontré qu’une information sensorielle est mieux codée si le sujet la localise correctement dans l’espace : si les informations sensorielles sont congruentes, la réponse du neurone est supérieure (à 3’25 dans la vidéo).

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En cas de dysproprioception, les informations sensorielles qui arrivent au cerveau ne sont pas congruentes. Dans l’hypothèse proprioceptive, un nombre trop important d’erreurs causées par un trouble de la proprioception serait à l’origine d’une incohérence entre les différentes informations sensorielles parvenant au colliculus. Dès lors, ces nombreux biais perceptifs affecteraient le traitement de ces informations et seraient responsables de l’apparition de troubles développementaux de l’attention visuelle et auditive. (Nda :  Je me demande si les hypopnées nocturnes liées à un dysfonctionnement proprioceptif de l’appareil manducateur ne peuvent pas avoir un impact sur la production des neurotransmetteurs ;) .  )

Dans l’hypothèse de Michael Reber, c’est une hypersensibilité du colliculus  supérieur, lié à une forte augmentation de noradrénaline, qui est à l’origine d’un traitement défectueux des informations sensorielles, soit de troubles de l’attention visuelle.

Alors, qui était là en premier : l’œuf ou  la poule ? Le dysfonctionnement de la proprioception ou le dysfonctionnement du colliculus ?

Affaire à suivre …  (D’autant plus que la réponse à donner, dans un des deux cas,  peut être très différente de l’approche médicamenteuse ;) ).

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Notes  :

(1) : TDAH et recherche française, Article sur les travaux du Pr Michael Reber

(2) : Pourquoi l’ophtalmologiste est-il concerné par la posturologie ? (Dr P.Quercia sur le site du SNOF)

Proprioception Emotionnelle et Dépression

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dépression

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Depuis le temps que je m’intéresse à la proprioception, je pensais commencer à bien maîtriser ce sujet. Mais, force m’est de constater que je ne suis pas encore au bout de mes surprises et que le rôle de ce sens si particulier, si peu connu du grand public, ne cesse de me surprendre. En effet, j’ai découvert récemment le rôle majeur de la proprioception dans la perception des émotions, que ce soient les nôtres ou la compréhension que nous avons de celles des autres (qui fera l’objet d’un autre article). Et, notamment, le rôle qu’elle semble jouer dans une pathologie aussi sérieuse que la dépression.

Tout a commencé par la lecture d’articles concernant le botox, qui m’ont interpellée, comme celui-ci, du site Top-Santé (Nov 2014), dont voici un extrait :

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L’article dans son intégralité : Anti-âge : le Botox rend-il dépressif ?

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Proprioception Emotionnelle et Dépression dans Le coin du chercheur Anti-age-le-Botox-rend-il-depressif_width1024

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En bloquant les muscles du visage, le Botox bloque aussi les signaux nerveux que l’on envoie à notre cerveau quand on sourit. Ce qui finit par nous rendre dépressif.

[...]

Injectée dans les rides du front ou celles du contour de l’œil, la toxine botulique, plus connue sous le nom de botox, paralyse en quelques heures tous les muscles faciaux. C’est ce qui donne l’effet « peau lisse » tant attendu. Mais la toxine ne se contente pas de paralyser les muscles. Elle bloque aussi la libération du neurotransmetteur qui signale à notre cerveau que nous sommes en train de sourire (et que, par conséquent, nous sommes heureux). Faute de recevoir ces signaux, notre cerveau nous plonge dans une sorte d’état dépressif.

Selon le Dr Lewis, qui a mené une étude sur 25 femmes ayant reçu des injections de Botox, les femmes qui ont traité leurs rides du lion (les deux rides verticales entre les sourcils) ont été beaucoup moins affectées par cette baisse de moral. « Au contraire, après traitement elles reconnaissent être de meilleure humeur car elles ne peuvent plus, physiquement, être renfrognées ».

En revanche, celles qui ont traité les rides d’amertume (les rides qui partent du coin de la bouche) ont été plus déprimées car elles ne pouvaient plus sourire. « Or, les expressions de notre visage affectent aussi notre moral. Nous sourions parce que nous sommes heureux mais c’est aussi le fait de sourire qui nous rend heureux » insiste le Dr Lewis.

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A partir de ce moment, mon intérêt et ma curiosité étaient éveillés, car qui dit muscle dit proprioception ;) . J’ai donc commencé à chercher des articles pour voir si j’en trouvais qui reliaient la proprioception à ce phénomène, ce qui fut assez simple. Par exemple, dans cet article de 2014 de l’Agence  de presse Suisse LargeNetwork, dont je vous invite à lire l’extrait ci-dessous :

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L’article dans son intégralité : Rides frontales, Botox et dépression

Soigner sa dépression chez le dermatologue? Ce n’est pas un scénario déjanté de Woody Allen mais un traitement préconisé par des psychiatres.

[...]

Lors du Congrès annuel 2014 de la Société suisse de psychiatrie et de psychothérapie qui se tenait à Bâle du 10 au 12 septembre, le docteur Axel Wollmer a surpris l’auditoire avec son exposé intitulé «Toxine botulique en guise de traitement contre la dépression». Sa nouvelle approche pour traiter la dépression légère et moyenne consiste en l’injection de toxine botulique dans la zone de la glabelle (région comprise entre les sourcils). L’étude qu’il a réalisée à Bâle montrerait qu’un traitement, avec une seule injection, peut entraîner rapidement «une amélioration significative et durable de l’humeur de patients souffrant de dépression chronique ou qui résistaient jusqu’à présent à tout traitement».

Comment expliquer cet effet antidépresseur? Pour le chercheur, il repose probablement sur le fait que «la paralysie des muscles de la mimique dans la zone frontale, lesquels expriment en cas de dépression avant tout des émotions négatives telles que l’anxiété ou de la tristesse, entraîne une interruption des afférences proprioceptives générées par ces émotions entre le visage et le cerveau». On parle de rétro-mécanisme facial. En d’autres termes, les émotions négatives génèrent des contractures de la musculature faciale. Musculature qui en informe le cerveau. Le Botox, en interrompant la transmission de ces messages, empêcherait ainsi l’entretien de l’humeur dépressive.

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nerf trijumeau

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Mais, le meilleur était à venir avec cette publication du Journal of Psychiatric Research 80(2016) 93-96, où les auteurs développent carrément le concept de Proprioception Emotionnelle et font le lien entre les informations proprioceptives véhiculées par la branche ophtalmique du nerf trijumeau et la dépression. Je vous ai traduit quelques passages intéressants, mais cette traduction a ses limites, je ne suis pas médecin ;) . (Clic sur l’image ci-dessous pour accéder à l’article complet en anglais)

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journal psychiatrie

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Résumé :

Nous développons le concept de Proprioception Emotionnelle, par lequel les muscles de l’expression faciale jouent un rôle central dans l’encodage et la transmission de l’information aux circuits émotionnels du cerveau, et nous décrivons sa neuroanatomie sous-jacente. Nous explorons le rôle de l’expression faciale à la fois dans le reflet de l’humeur dépressive et dans son influence sur celle-ci. Les circuits impliqués dans ce dernier effet sont une cible logique pour le traitement par toxine botulique, et nous passons en revue les preuves à l’appui de cette stratégie. Les données d’essais cliniques suggèrent que la toxine botulique est efficace dans le traitement de la dépression. Nous discutons des implications cliniques et théoriques de ces données. Cette nouvelle approche de traitement est juste un exemple de l’importance potentielle des nerfs crâniens dans le traitement de la dépression.

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Proprioception émotionnelle

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Les fibres nerveuses afférentes  semblent relayer l’information émotionnelle au cerveau de manière instantanée, signalant notre état émotionnel

Nous proposons l’hypothèse que le cerveau utilise l’expression des muscles faciaux pour fournir cette Proprioception Emotionnelle. Quand nous paralysons les fibres musculaires avec la toxine botulique, cela peut signaler aux branches finales du nerf trijumeau- peut-être celles impliquées dans le renseignement de la douleur, la position et la tension musculaire – un soulagement du stress physique, entraînant une diminution stress émotionnel.

[...]

Possibles circuits neuroanatomiques sous-jacents impliqués dans l’effet antidépresseur de la toxine botulique

Afin de comprendre le mécanisme de la Proprioception Emotionnelle qui peut être à l’œuvre dans cet effet antidépresseur, il est intéressant de noter que l’activité musculaire dans la région du front influence les fibres proprioceptives de la branche ophtalmique du nerf trijumeau. Ceci peut à son tour activer le PFC (Nda : Cortex Préfontal) ventromédian via le noyau trijumeau mésencéphalique et le locus ceruleus, ce dernier ayant des connexions directes avec l’amygdale et le PFC (Matsuo et al., 2015), structures critiques pour la régulation émotionnelle.

Nous émettons l’hypothèse qu’en injectant de la toxine botulique dans le front, de ce fait paralysant temporairement et réversiblement le muscle Corrugateur, nous influençons le signal proprioceptif envoyé le long de la branche ophtalmique du nerf trijumeau. Ainsi, au niveau neuroanatomique, la toxine botulique soulage littéralement la douleur et le stress des muscles Corrugateurs du front

[...]

En résumé, la Proprioception Emotionnelle est un concept utile pour comprendre l’influence que les muscles faciaux ont sur les centres émotionnels du cerveau.

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Ceux qui s’intéressent au traitement proprioceptif et à la posturologie auront fait tout de suite le lien avec l’action des prismes posturaux qui agissent en modifiant les influx proprioceptifs des muscles oculo-moteurs de la branche ophtalmique du nerf trijumeau. La prise en charge du capteur rétino-trigéminé est d’ailleurs tout l’objet des travaux des Drs Quercia et Marino.

Dans les années 80, Martins da Cunha décrivait le Syndrôme de Déficience Posturale, et dans la clinique de celui-ci figurait la dépression (avec un accompagnement d’autres signes proprioceptifs, mais résistant aux traitements médicamenteux et disparaissant à la reprogrammation posturale). Les posturologues ont par la suite été fort critiqués  de vouloir prendre en charge de nombreuses pathologies diverses allant des troubles posturaux, à la dépression, en passant par la dyslexie, comme on peut le voir ici  : « Le fait que cette méthode soit ouvertement critiquée tient qu’elle parle ouvertement de guérison de la dyslexie (voire même d’autres choses) ».

Et voilà, les années passent, la recherche avance. Et de plus en plus d’études viennent confirmer les intuitions géniales de ce clinicien exceptionnel :) !

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A lire aussi :

Le Botox peut-il traiter la dépression? L’expression faciale peut vous guérir

Botulinum Toxin for Depression ? Emotional Proprioception

Voir aussi, dans un registre proche, la vidéo suivante (en anglais) :

Des chercheurs de Zurich montrent qu’ après 6 mois d’une légère paralysie faciale, provoquée par du botox, la manière dont le cerveau perçoit des stimuli sur la main est affectée (quand les posturologues disent que la proprioception fonctionne sur la base d’ une chaîne musculaire qui va de l’oeil jusqu’au pied).

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Écrans, sédentarité et jeunes enfants

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Écrans, sédentarité et jeunes enfants dans Le coin du chercheur

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Les écrans et les jeunes enfants…

Un sujet tellement actuel et si délicat à aborder ! (Mais, les sujets difficiles, non consensuels, ça me connaît !  ;) )

Pourtant, quand on a compris le rôle de la proprioception et du système des neurones miroirs, on ne peut que s’interroger sur l’impact de nos nouveaux modes de vie (sédentarité, écrans,etc.) sur le développement des jeunes enfants…

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proprioception mouvement

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Comment les petits enfants développent-ils leur système proprioceptif ? C’est très simple : en bougeant ! Voilà pourquoi les enfants BOUGENT TOUT LE TEMPS ! Et voilà pourquoi il est essentiel de les laisser faire et même de les encourager à bouger ! En effet, le système proprioceptif est à la base de la construction de notre schéma corporel, cette représentation que nous avons tous de notre propre corps, de sa forme, de son volume, de la place qu’il occupe dans l’espace.

J’ai largement développé, sur ce blog, le lien fait par des chercheurs et médecins entre dysproprioception et certains troubles des apprentissages. Alors, ayant connaissance de ces éléments, je m’interroge : quel peut être l’impact de nos nouveaux modes de vie sur le développement des jeunes enfants ?

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neurones miroirs

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Nous possédons des neurones miroirs qui sont des neurones moteurs particuliers et dont la caractéristique principale est de s’activer non seulement lorsque nous exécutons une action mais aussi quand nous l’observons chez l’autre. D’où l’idée que le rôle de ces neurones serait de « simuler » intérieurement le geste réalisé par autrui. Or, la simulation opérée par cette catégorie si particulière de neurones moteurs se fait en utilisant les informations que leur procurent les systèmes sensoriels : la vision, l’audition et  la proprioception. De là vient la notion, qui a à présent supplanté celle de neurones miroirs, de « système des neurones miroirs ». Cette implication de notre propre système moteur, alors qu’on observe l’ action réalisée par une autre personne, nous permet d’accéder à la signification de cette action*.

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Quel est le rôle fonctionnel des neurones miroirs ? [...] Leur propriété est de constituer un mécanisme qui projette une description de l’action, élaborée dans les aires visuelles complexes, vers les zones motrices. [...]

Une de leurs fonctions essentielles est la compréhension de l’action. Il peut paraître bizarre que, pour reconnaître ce que l’autre est en train de faire, on doive activer son propre système moteur. En fait, ce n’est pas tellement surprenant. Car la seule observation visuelle, sans implication du système moteur, ne donne qu’une description des aspects visibles du mouvement, sans informer sur ce que signifie réellement cette action. Cette information ne peut être obtenue que si l’action observée est transcrite dans le  système moteur de l’observateur. L’activation du circuit miroir est ainsi essentielle pour donner à l’observateur une compréhension réelle et expérientielle de l’action qu’il voit (Rizzolatti, 2006)

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Ce système des neurones miroirs nous donne une compréhension réelle du mouvement de l’autre. Il nous permet non seulement d’observer les actions, mais aussi de prendre conscience de ce que la personne fait et pourquoi elle le fait. Le système des neurones miroirs crée un lien direct entre l’émetteur du message et le receveur : le geste ou l’action est comprise grâce au mécanisme de reflet.

Néanmoins, une condition indispensable pour que cela fonctionne est d’avoir déjà présent dans notre répertoire moteur (notre gigantesque médiathèque interne de capacités d’action) l’acte simple à reproduire. Cette représentation motrice peut exister dès la naissance, car il existe des Patterns moteurs préexistants.

Cependant, lactivité du système des neurones miroirs est étroitement corrélé à notre degré d’habileté ; plus nous maîtrisons une action, plus notre système miroir s’active lorsque nous l’observons chez quelqu’un d’autre. D’où l’importance de la pratique. L’observation visuelle n’est pas suffisante. Il faut voir et agir.

Observer puis reproduire, imiter pour apprendre, telle semble être la base du développement du petit enfant.

Ainsi, plus un jeune enfant aura répété une action motrice et mieux il sera capable d’en décoder la signification chez autrui. D’où l’importance de l’encourager à bouger, à stimuler sa proprioception… (Ce qu’il ne fera pas en restant passivement devant un écran durant de longues heures).

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 Neurones miroirs dans Neurosciences

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Par ailleurs, des chercheurs (Giacomo Rizzolati, directeur de l’Université de neurosciences à l’Université de Parme et Corrado Sinigaglia, Professeur de philosophie des sciences à l’Université de Milan) défendent la théorie selon laquelle les neurones miroirs seraient également impliqués dans l’apprentissage de la langue et s’appuient sur lhypothèse motrice du langage (quand on émet des sons, on fait des mouvements de gorge, de bouche, etc). Le langage verbal serait une évolution du langage gestuel, nettement plus ancien.

La perception de la parole produirait automatiquement une représentation motrice des gestes articulatoires perçus. L’auditeur comprendrait le locuteur grâce à l’activation de représentations motrices articulatoires lors de l’écoute des sons de la parole.

Le bébé observe les gestes oro-faciaux de la personne qui lui parle, tente de les reproduire en s’appuyant sur un répertoire commun d’actions primitives motrices permettant de générer des gestes oro­‐faciaux. Il apprend ainsi, petit à petit, par l’expérience répétée, à réaliser les mêmes gestes et à parler.

Pour illustrer cette théorie, je vous propose de visionner cette très jolie vidéo de l’émission « La maison des Maternelles », montrant un échange entre une maman et son bébé. Le bébé dévore sa maman du regard et met toute son énergie à essayer de communiquer avec elle (Clic sur l’image) :

« L’attention des adultes rend les bébés attentifs aux autres. »

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Pour le contraste, je vous joins cette photo provenant d’un article du Figaro, que je vous invite d’ailleurs à lire (Clic sur l’image)

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porte smartphone biberon

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Enfin, pour alimenter encore la réflexion, je vous invite à visionner cette vidéo de l’expérience du visage impassible, commentée par le Dr Edward Tronick , directeur de l’Unité du développement de l’enfant de l’ Université d’Harvard (en anglais, mais vous pouvez avoir une traduction en cliquant sur l’icône « sous -titres » en bas, à droite, en visionnant la vidéo sur Youtube):

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Image de prévisualisation YouTube

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Voilà, je suis maman d’un enfant dysproprioceptif, dysproprioceptive moi-même et ayant grandi à une époque où les écrans étaient rares, je ne suis ni médecin, ni chercheuse. Je n’ai aucune qualification qui puisse me permettre de tirer des conclusions sur les conséquences d’une surexposition aux écrans, d’une vie trop sédentaire où jouer dehors, marcher pour se rendre à l’école, etc., deviennent des activités de plus en plus rares. Je ne suis pas qualifiée pour donner des conseils, ni pour asséner des leçons de morale.

Mais, toutes mes recherches personnelles sur le rôle de la proprioception et du système des neurones miroirs m’amènent à me questionner sur l’évolution de nos modes de vie et son impact sur le développement des jeunes enfants (Et si je peux vous amener à partager mon questionnement, cet article aura atteint son but :) ).

C’est pourquoi je souhaite vous faire connaître ces deux affiches réalisées par une graphiste et illustratrice, Bougribouillons, en collaboration avec une orthophoniste. Si vous souhaitez vous les procurer, vous trouverez des informations sur le blog de l’illustratrice : ICI

 

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affiche_ecran1_web_570px Neurosciences dans Proprioception

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affiche_ecran2_web_570px proprioception dans SDP/dysproprioception

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Note 1 : La première photo est issue du site Santé log

Note * : Des études récentes semblent aussi montrer que c’est parce que nous reproduisons avec nos muscles, de manière imperceptible, le mouvement observé -donc, grâce à ce feedback proprioceptif- que nous arrivons à comprendre les mouvements et expressions d’autrui.

Sources des informations sur les neurones miroirs  :

LES SYSTÈMES DE NEURONES MIROIRS  Giacomo RIZZOLATTI, Département des Neurosciences Section de Physiologie Université de Parme (Italie)

NEURONES MIROIRS,  Pr F.HERAUT, Neurophysiologiste

Tango et neurones miroirs : les vertus mystérieuses du tango dévoilées par les neurosciences par Michel Habib,neurologue

D’un miroir l’autre. Fonction posturale et neurones miroirs

Les neurones miroirs : rôle et utilité

La perception de la parole, Théorie des neurones-miroirs

Neurones-miroirs, corps et langage

Et, pour finir, voici une petite vidéo de vulgarisation scientifique réalisée par l’INSERM, sur les neurones miroirs :

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Lire un bon roman modifierait biologiquement le cerveau

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lecture1

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Voici une étude amusante qui prouve, une fois de plus, que le cerveau se modifie sous l’effet d’un apprentissage, d’une activité. Selon une expérimentation rapportée dans la revue Brain Connectivity, par une équipe de chercheurs de l’Université d’Emory aux Etats-Unis,  la lecture d’un roman entrainerait des modifications importantes au niveau cérébral.

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Voici un extrait de l’ article du site Maxisciences sur le sujet :
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Plus de connexions neuronales
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Pendant 19 jours consécutifs, les cerveaux des candidats ont été observés à l’aide d’IRM. Les cinq premiers jours, l’imagerie cérébrale était réalisée pendant qu’ils étaient au repos. Les neuf jours suivant, ils ont été amenés à lire neuf passages de 30 pages de Pompeii, de Robert Harris un texte qui combine des événements fictifs et dramatiques. Dans ce roman, le personnage principal éloigné de Pompéi, découvre les fumées qui se dégagent du volcan et « tente de revenir à Pompéi à temps, pour sauver la femme qu’il aime ». « Cela raconte de vrais évènements d’une façon fictionnelle et dramatique. Il était important pour nous que le livre ait une trame narrative forte », souligne le Pr Berns. Un questionnaire suivait les lectures pour s’assurer que les participants avaient lu correctement, puis ils subissaient une nouvelle séance d’IRM. Une fois toutes les observations cérébrales réalisées et collectées, les chercheurs ont comparé les résultats. Au cours des matinées qui ont suivi la séance de lecture, ils ont ainsi constaté une augmentation du nombre de connexions neuronales dans la région du cortex temporal gauche. Une aire associée à la réceptivité de la langue. De même, une connectivité accrue a été observée au niveau de la région du cerveau associée à des représentations sensorielles venant du corps. Mais ces augmentations n’étaient pas que ponctuelles.
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Un changement durable
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« Même si les participants ne lisaient pas le roman, quand ils étaient face au scanner, ils ont conservé cette connectivité accrue. Nous appelons cela une “activité de l’ombre”, presque comme une mémoire musculaire« , indique le Professeur Berns. Cette persistance s’est même prolongée cinq jours après la lecture du roman, selon les chercheurs. Ceci prouve que les effets de la lecture s’inscrivent dans une certaine durée. « Les changements neuronaux que nous avons trouvé sont associés aux systèmes des sensations physiques et des mouvements, ils suggèrent que lire un roman peut vous transporter dans le corps du protagoniste. Nous savions déjà que les bonnes histoires pouvaient vous faire prendre la place de quelqu’un au sens figuré. Aujourd’hui, nous voyons que quelque chose peut aussi se produire biologiquement », commente le Pr Berns. Par ailleurs, l’effet s’est prolongé cinq jours après la lecture du roman. « Il reste la question toujours ouverte, de savoir si ces changements pourraient durer encore davantage. Mais le fait que nous les détections durant quelques jours, à partir de passages pris au hasard, suggère que nos livres pourraient avoir un effet plus important et durable sur la biologie de notre cerveau ».
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penseur rodin
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Ce qui est à noter et qui est quand même extraordinaire quand on y pense, c’est que le seul fait de lire des scènes de haute intensité dramatique et d’action est à l’origine de changements neuronaux :

 » une connectivité accrue a été observée au niveau de la région du cerveau associée à des représentations sensorielles venant du corps. »

« Les changements neuronaux que nous avons trouvés sont associés aux systèmes des sensations physiques et des mouvements, ils suggèrent que lire un roman peut vous transporter dans le corps du protagoniste. « 

 

« Presque comme une mémoire musculaire » : tout est là, tout est dit. Et nous touchons du doigt la puissance du rôle cognitif de la proprioception !

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Ce sont les neurones moteurs  (cellule nerveuse qui est directement connectée à un muscle et commande sa contraction) qui permettent au cerveau d’ordonner au corps tous les gestes dont celui-ci est capable. À chaque geste, chaque action, comme se lever, tourner la tête ou claquer des doigts par exemple, correspond donc un ensemble de neurones spécialisés.

Le professeur JP Roll a démontré que toute nos actions motrices laissent une trace dans notre cerveau, sous formes de connexions neuronales, au point qu’il a pu constituer une véritable « neurothèque » où sont conservées les signatures sensorielles d’actions diverses de forme et de taille différentes et réalisées à des vitesses variées (Il lui suffit ensuite de stimuler les capteurs proprioceptifs des tendons musculaires avec des vibrations pour donner au sujet la sensation illusoire de ces actions). Nous sommes là au cœur de la plasticité cérébrale.

Il existe une classe particulière de neurones moteurs, les neurones miroirs, qui possèdent la surprenante vertu de fabriquer dans le cerveau de celui qui regarde, l’image du mouvement de celui qui est en train de l’exécuter. Or, des études récentes semblent montrer que c’est parce que nous reproduisons avec nos muscles, de manière presque imperceptible, le mouvement observé (grâce donc à ce feedback proprioceptif) que nous arrivons à analyser les mouvements et expressions d’autrui.

Ce qui est finalement le plus surprenant dans cette étude sur la lecture, c’est que ce n’est pas la vision du mouvement d’autrui (et le feedback proprioceptif qu’elle entraîne), qui simule l’action dans notre cerveau au point de provoquer des changements neuronaux liés aux sensations physiques du mouvement, c’est le seul fait de l’imaginer !

Néanmoins, ça n’a rien de surprenant au vu des découvertes récentes sur la proprioception, comme nous le montre cette étude, rapportée dans Science et vie:

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Difficile à croire mais, oui, il est possible de stimuler ses muscles par la seule pensée et donc de les faire travailler !

Pour preuve, en 2014, une équipe de l’université de l’Ohio a plâtré l’avant-bras de 29 personnes cobayes (non sportives) avant de les séparer en deux groupes. Les premiers devaient s’imaginer qu’ils contractaient leurs muscles pendant cinq secondes, quatre fois de suite, suivi d’une minute de repos. Le tout répété 13 fois durant une séance et cela cinq jours sur sept durant un mois. Les seconds n’avaient aucune consigne

A la fin du mois, le premier groupe avait perdu 24 % de sa force dans l’avant-bras alors que, dans l’autre, le déclin était de 45 % !

Le sens proprioceptif en action

L’explication, on s’en doute, est neurologique. Le fait de penser faire du sport stimule les cortex prémoteur et moteur qui contrôlent le sens proprioceptif (perception, consciente ou non, de la position de nos membres dans l’espace). La pensée active ainsi les récepteurs proprioceptifs et de fait excite les muscles qui se contractent (légèrement) sans aucune action physique.

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C’est fou quand y pense ! Fascinante proprioception !

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